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La genèse du musée

Tout commence au fond d'une rivière

L'histoire du musée « Les poilus de Verdun » démarre il y a plus de 40 ans alors que je viens d’avoir 7 ans. Un après-midi, nous décidons, avec mon frère Luc et deux copains, Sébastien et José, d’aller nous promener le long de l'Aire, la rivière qui coule en bas du terrain de mes parents. Alors que nous scrutons le fond de l’eau, je devine un objet assez long dépassant de la vase : je comprends tout de suite que c’est un fusil. Un Lebel qui dormait là depuis de nombreuses années.

À partir de cet instant, la Grande Guerre devient l’une de mes passions et notamment le militaria, la collection d'objets militaires. Je fais les brocantes, les dépotoirs, j'aide à vider des maisons, et je découvre d'autres nombreux trésors. Arrivé à l'âge adulte, j'ouvre une boutique d'antiquités militaires à Verdun puisque, cadre technique de la fédération de rugby, je viens d’être victime d’un licenciement économique.

Le rêve d'une vie : ouvrir un musée

Au fil du temps, ma collection personnelle s’agrandit. Les pièces de ma maison ne suffisent bientôt plus pour l'accueillir. L'idée de la présenter au public germe naturellement dans mon esprit. Elle ne me quittera plus.

Trois carnets exceptionnels

Il y a une dizaine d'années, David Kittler, un ami collectionneur, souhaite acquérir une de mes pièces rares, une chaufferette pour mitrailleuse allemande (boîte chauffante pour éviter le gel de l’eau du refroidisseur). Il me propose de l'échanger contre n'importe quelle pièce de sa collection. J'accepte et je choisis de récupérer trois carnets contenant de magnifiques dessins qui appartenaient à un poilu, Michel Dupré, et que David avait achetés chez un antiquaire nancéien.

Un heureux hasard

Quelques années plus tard, un autre ami, Frédéric Radet, passe me voir dans ma boutique de militaria. Son regard tombe alors sur des photocopies de dessins de Michel Dupré qui traînent sur mon bureau.
« Ça me parle, me dit-il.

– Comment ?
– Ces dessins, ça me parle. Ça me fait penser à des photos que m'a montrées une dame. Elle recherchait les lieux où son grand-père était passé et avait pris de nombreuses photos pendant la Grande Guerre. Je les ai d'ailleurs, elle m'a laissé un CD... »
Immédiatement, Frédéric va chercher le CD. Nous nous apercevons très vite que Michel Dupré et le grand-père de la dame, Pierre Brancher, appartiennent au même régiment d'infanterie, le 324e, et que beaucoup de photos correspondent aux dessins. Nous découvrons même un portrait du dessinateur !

Un puzzle de plus en plus complet

Peu après cette découverte, l'idée d'utiliser les photographies et les dessins pour le musée fait son chemin. Ariane Ramelet, la petite-fille du photographe Pierre Brancher, me prête très gentiment les originaux des clichés. Je récupère également les Journaux des Marches et des Opérations (JMO) du 324e RI qui permettent de connaître la vie du régiment au jour le jour. Les archives de la Mayenne me fournissent aussi des photographies et des informations sur le départ du régiment de Laval en août 1914. Toutes les pièces sont rassemblées : je peux suivre chronologiquement le trajet des deux hommes pendant la guerre. Je tiens là l’idée directrice du musée.

Un lieu unique : le Poste de Garde de Verdun

Il y a une douzaine d'années, Sébastien Boucquot, un ami rugbyman au courant de mon désir d'ouvrir un musée à Verdun, me fait suivre une petite annonce du Bon Coin : le Poste de Garde de Verdun, abandonné depuis des années, est à vendre. Il s'agit d'un lieu exceptionnel, la porte d'entrée de Verdun, face à la citadelle. Je l'achète le 11 août 2011 avec mon ami Xavier Léonard. Malheureusement, le 30 septembre 2011, il est préempté par la Communauté de Communes de Verdun. Cinq années passent durant lesquelles le Poste de Garde

est squatté et dégradé. Le 25 janvier 2016, séduits par notre projet, la communauté de communes de Verdun et son nouveau président, M.Hazard, acceptent de nous vendre le Poste de Garde. Cette fois c'est sûr, ce lieu unique va revivre et accueillir notre musée ! Les premiers travaux de nettoyage débutent avec l’aide de mes amis du club de rugby. Il faut encore attendre quatre années supplémentaires pour que Xavier et moi puissions acquérir le terrain adjacent.

Envers et contre tout

Le chantier du futur musée débute enfin le 21 septembre 2020, en pleine épidémie de Covid. Les matériaux manquent, les prix s'envolent et la guerre qui débute en février 2022 en Ukraine accentue les diffcultés. Le projet prend beaucoup de retard, mais grâce au soutien inconditionnel de Xavier, il se poursuit. Nous apprenons en octobre 2022 que d'importants travaux de voirie devant le musée vont nous empêcher d'ouvrir comme prévu en décembre.

Finalement, les 5 et 6 mai 2023, le musée est inauguré en présence d'Ariane Ramelet, des amis du club de rugby, de M.Hazard et bien sûr de Xavier. Et si l'histoire ne faisait que commencer ?

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